Cet article a été écrit par l'experte universitaire Brittney Miles, de l'Université de Cincinnati.
L'asexualité est souvent définie comme un certain degré d'absence d'attraction sexuelle ou d'intérêt ou désir sexuel. Les personnes noires asexuelles ont été rendues invisibles, silencieuses ou pathologisées dans la plupart des ouvrages de fiction, dans la littérature scientifique et dans les mouvements LGBTQ. Le roman de Claire Kann de 2018, Let's Talk About Love, portant sur des amours de jeunes adultes, explore l'asexualité noire à l'intersection de la race et de l'(a)sexualité. Par l'entremise de l'histoire d'Alice Johnston, une étudiante universitaire de 19 ans noire, biromantique et asexuelle, ce texte jette de la lumière sur la diversité de la sexualité noire dans la diaspora noire. Effectuant une analyse sociologique littéraire féministe noire, j'interroge ce que Let's Talk About Love apporte à la définition d'une politique asexuelle noire. L'émergence d'une politique asexuelle noire par-delà les images contrôleuses de la figure de la Mammy asexuelle, et pas seulement par juxtaposition avec l'hypersexuelle Jezebel, nous appelle plutôt à placer au centre l'autonomie d'action et la définition de soi-même. Ce projet cherche à cerner ce qu'est l'asexualité noire consciente, à dire pourquoi il s'agit d'un concept nécessaire pour les études sur l'asexualité et la diaspora, à localiser l'asexualité dans l'histoire des Noir-e-s, et à expliquer la manière dont Let's Talk About Love, par Claire Kann, présente une description de l'allosexualité agentielle noire qui réclame l'autonomie d'action et l'intimité dans le cadre d'une politique sexuelle propre à la personne.
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